La souveraineté, un problème théologique

L'oeuvre de Carl Schmitt est controversée depuis ses origines, non seulement sur le plan politique, en raison de sa critique du libéralisme, mais aussi en raison du rejet par certains théologiens de renom du fondement théologique de ses positions juridico-politiques. C'est pourquoi ses détracteurs, mais aussi ses partisans, ont créé l'image d'un Carl Schmitt "nazi", "réactionnaire" ou "autoritaire". S'il est vrai que son oeuvre s'inspire de penseurs catholiques considérés comme contre-révolutionnaires - tels que De Maistre, De Bonald et Donoso Cortés - il est également vrai que la pensée de Schmitt a d'autres fondements théologiques, de sorte que faire appel à un ethos catholique général pour identifier le coeur de sa pensée n'est pas seulement tendancieux, mais, pour le moins, trompeur. Malheureusement, la plupart des juristes, politologues et philosophes, quelle que soit leur orientation, ont oublié cette dimension fondamentale. Face à cette interprétation, notre objectif est de clarifier le véritable fondement théologique de la pensée schmittienne.

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Rafael Campos García Calderón (Lima, 1969) Diplômé en philosophie de l'Université nationale Mayor de San Marcos (Lima, Pérou). Chercheur indépendant et fondateur de l'Association de théologie politique "Carl Schmitt".